Cet après-midi ou cette après-midi : quelle est la bonne orthographe ?

Le dilemme s’invite souvent sans prévenir, au détour d’un texto à la ponctuation un peu trop rapide : « Je passe te voir cet après-midi ! » Faut-il rectifier le tir et opter pour « cette » ? Ou laisser le masculin s’imposer, au risque de froisser les puristes ? Voilà la langue française dans toute sa splendeur : capable de transformer la moindre banale expression en terrain miné, où chaque mot pèse son lot d’hésitations.

Car derrière ce choix, une querelle de genre sommeille. L’expression a longtemps changé de camp, oscillant entre masculin et féminin, défiant les dictionnaires, perplexifiant les grammairiens. Alors, qui s’en sort indemne : « cet » ou « cette » après-midi ? Est-on condamné à douter indéfiniment ou une règle claire existe-t-elle vraiment ?

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Un doute fréquent : pourquoi hésite-t-on entre « cet » et « cette » après-midi ?

Cette histoire d’« après-midi » ressemble à une énigme que la langue française cultive jalousement. Depuis le XIXe siècle, le mot refuse de choisir son camp : masculin ou féminin, la porte reste ouverte. Les dictionnaires, eux, valident les deux, et l’usage s’est chargé de brouiller encore un peu les repères. Voilà pourquoi l’on hésite entre « cet après-midi » et « cette après-midi » sans trop savoir sur quel pied danser.

Quelques raisons alimentent ce flottement :

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  • « Après-midi » n’a jamais tranché sur son genre. L’Académie française, toujours prompte à statuer, a admis la coexistence des deux formes, même si le masculin a su s’imposer dans la bouche de la majorité.
  • Le déterminant démonstratif (« cet » ou « cette ») devient alors le reflet d’une préférence intime, régionale ou simplement héritée de l’entourage.
  • La musicalité de la phrase entre aussi en jeu : « cet après-midi » coule plus naturellement, grâce à la liaison devant une voyelle.

Le français, cette langue qui n’aime rien tant que la nuance, laisse donc planer le choix. L’orthographe n’est pas gravée dans le marbre, et chacun peut opter pour la version qui lui ressemble, pourvu que la phrase garde sa cohérence. Certains écrivent « cet après-midi, je travaille », d’autres « cette après-midi, je sors » — et personne ne brandira le carton rouge. La langue bouge, les usages évoluent, et ce flottement en dit long sur la vitalité du français.

La règle grammaticale expliquée simplement

La grammaire française, pour une fois, ne cherche pas à contraindre : « après-midi » se balade librement entre les genres. L’Académie française l’a confirmé, tout en soulignant que le masculin domine nettement dans la plupart des textes actuels. Choisir le déterminant démonstratif dépend donc du genre que vous attribuez au mot.

  • Préférez « cet après-midi » si vous considérez « après-midi » comme masculin.
  • Optez pour « cette après-midi » si vous penchez pour le féminin.

Aucune des deux versions ne sera condamnée par le Petit Robert ou le Larousse. Le projet Voltaire s’accorde à dire que les deux cohabitent, sans hiérarchie. Néanmoins, la cohérence reste la boussole : tenez-vous à votre choix tout au long d’un texte, sous peine d’embrouiller le lecteur.

Genre Déterminant Exemple
Masculin cet Je viendrai cet après-midi.
Féminin cette Nous sortirons cette après-midi.

La construction du mot — le mariage de « après » et « midi » — n’a aucun impact ici. Même si « midi » reste invariablement masculin, « après-midi » fait bande à part. Fiez-vous à votre sens du style, vérifiez au besoin avec un dictionnaire, et gardez la même logique d’un bout à l’autre de votre page.

Erreurs courantes et pièges à éviter

Le genre d’« après-midi » se joue souvent à l’oral, là où la différence entre « cet » et « cette » s’estompe, ouvrant la porte à toutes les confusions à l’écrit. Les régions aussi y vont de leur grain de sel : certains coins du pays privilégient le féminin, ailleurs le masculin règne sans partage. Pour un texte impeccable, une seule règle s’impose : l’accord doit rester cohérent.

  • Évitez le grand écart grammatical : « Cet après-midi, elle était belle, cette après-midi » sonne comme une fausse note.
  • Ne faites pas d’amalgame entre « après-midi » et « midi » ou « soir » : si « midi » ne jure que par le masculin, « après-midi » s’autorise la liberté.

Un détail à ne pas négliger : le trait d’union. Toujours écrire « après-midi » ainsi, trait d’union bien en place, sous peine de commettre une faute. Trop de messages écrits à la va-vite sur les réseaux sociaux oublient ce petit signe, mais les dictionnaires, eux, ne l’ont jamais perdu de vue.

Le registre joue aussi sa partition : le masculin s’impose dans les textes officiels, tandis que le féminin survit dans des sphères plus familières ou locales. Si vous rédigez pour un large public, tenez compte de ces variations.

Enfin, attention au pluriel : « des après-midis », tout simplement. Pas de fantaisie sur le premier élément, seul le « s » du pluriel s’ajoute en douceur.

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Comment ne plus se tromper à l’écrit comme à l’oral ?

La langue française n’a rien d’un terrain improvisé — du moins, pas si l’on vise la précision. Pour ne plus hésiter entre « cet après-midi » et « cette après-midi », quelques astuces méritent d’être retenues. Associez « après-midi » à « jour » (masculin) dans votre esprit : ce raccourci aide à privilégier le masculin dans les écrits formels, là où la rigueur prime.

  • Gardez sous la main un dictionnaire reconnu (Académie française, Larousse, Robert) pour vérifier le genre dans les situations officielles.
  • Pesez le contexte : dans un cadre professionnel, le masculin s’impose ; pour une discussion en famille, le féminin passera sans heurts.

Le pluriel peut lui aussi semer le trouble. Retenez simplement : « des après-midis », en ajoutant le « s » sans toucher au reste. Cette petite règle vaut pour d’autres mots composés : « des grands-mères », « des chefs-d’œuvre »… la logique reste la même.

À l’oral, tout se joue sur l’article. Un bon exercice : lisez à voix haute des phrases variées, du type « Cet après-midi, le jeune marin souhaitait dialoguer avec les passants » ou « Cette après-midi de juillet fut caniculaire ». Sentez la cohérence, ajustez selon la phrase, et votre oreille vous guidera vers la justesse.

En rédaction professionnelle, la fantaisie n’a pas sa place : la clarté et l’élégance passent avant tout. Mais la langue, elle, n’a pas dit son dernier mot — demain, peut-être, une nouvelle habitude prendra le dessus. D’ici là, à chaque « après-midi » son genre, à chaque phrase son identité.

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